Depuis quelques semaines le blog n’est plus animé, vous l’aurez remarqué. Sans pleinement l’oublier, j’ai eu peine à prendre du temps pour m’y pencher. Pourquoi? Eh bien il semble que suite à l’emballement et à la frénésie relative à l’installation agricole officielle s’est développée une sorte d’inquiétude psychologique totalement inefficace mais bien réelle face aux embûches, délais, dossiers et institutions rencontrés. Force est de constater que devenir paysan, planter des légumes, en prendre soin, les vendre, cela semble une activité certes quelque peu extravagante par les temps qui courent (à la mode de la TV, mais pas dans le réel…) mais ma foi assez simple, hors logistique des plantations/récoltes, toutefois envisageable.
Cela est sans compter sur le parcours qui attend le paysan. Lorsque j’ai effectué ma déclaration au Centre de Formalités des Entreprises, qui entérine la création de mon entreprise individuelle, je dois recevoir de la part de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) un dossier à remplir et à accompagner de documents, nécessaire à l’attribution d’un numéro d’affiliation. Délai: 1 mois et 13 jours pour recevoir le dossier. La banque a été sympa pour le prêt car ce document était nécessaire pour l’octroi des fonds. Ce numéro permet entre autre chose de demander (et payer 544 euros) auprès de la Société du Canal de Provence (SCP) l’ouverture de la borne d’eau qui permettra l’irrigation des cultures. Sans numéro, pas d’ouverture au prix précédemment indiqué, mais au double, à l’égal d’un particulier.
Entendu sur le répondeur de la MSA lors de mes nombreux appels: « la MSA s’emploie à favoriser l’installation des nouveaux agriculteurs… » Mon oeil.
Pour la faire courte, j’ai reçu ce numéro le 10 mai, presque 3 mois après, en ayant activé tous les réseaux possibles pour accélérer les choses.
Arrivé à la SCP, alors que la borne a été réservée depuis novembre, l’on m’annonce un délai d’ouverture non précisé par manque de matériel, car l’entreprise le fournissant rencontrerait des problèmes. Je me suis mis en colère poliment. Selon toute vraisemblance (s’il en est), la borne devrait être ouverte cette semaine. Sans son ouverture, difficile d’envisager les plantations de plein champ.
Autre démarche, la décision d’attribution de la Dotation Jeune Agriculteur a lieu lorsque se tient une Commission ad hoc (CDOA). Elle a eu lieu le 26.04.17, et a été validée pour moi. Cette subvention à l’installation permet d’investir dans le matériel nécessaire à l’activité.
Elle demande le montage d’un dossier fourni et complexe (payant avec l’accompagnement d’un conseiller de la Chambre d’Agriculture), un prévisionnel financier sur 4 ans, la tenue d’une comptabilité officielle pendant 4 ans (payant), bref, ce n’est pas gratuit… Au total, sur 4 ans, la moitié de la subvention s’oriente vers les frais relatifs aux critères de son attribution. Comme dirait mon compère, suuuuuper!!
La décision prise, personne ne sait lorsque celle-ci est réellement attribuée. J’ai donc négocié avec la banque une avance de cette dotation. Mais celle-ci a besoin d’un document attestant de sa validité. 15 jours sans nouvelles. La saison commence, pas d’eau, pas d’argent pour le matériel. L’on comprendra mon inquiétude.
J’ai donc cherché quelques contacts à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) qui prend l’arrêté, en pianotant sur internet, pour interpeller quelque personnel. Le document est arrivé ce jour. This is the End.
PS: en photo nos plantations de salades de plein champ, sans plastique de paillage, binée à la main, prochainement avec la houe maraichère de Terrateck!